Le glaucome du mélanoderme
De nombreux travaux épidémiologiques ont montré que la prévalence du glaucome primitif à angle ouvert était nettement plus élevée chez les sujets mélanodermes que dans des populations de peaux blanche ou claire. Ces études montrent également que le glaucome primitif à angle ouvert apparaît plus précocement, évolue plus rapidement et aboutit plus fréquemment à la cécité chez les sujets mélanodermes.
À retenir
• Le glaucome primitif à angle ouvert est plus fréquent, plus précoce, plus sévère et plus évolutif chez les sujets mélanodermes que chez les sujets européens ou d’origine européenne.
• Une mesure de la pression intraoculaire et un examen soigneux de la tête du nerf optique doivent être systématiques lors de l’examen ophtalmologique d’un patient mélanoderme.
• La tête du nerf optique des sujets mélanodermes présente des particularités anatomiques (papilles de grande taille avec de grandes excavations), qui doivent être connues lors de son analyse.
• Les sujets mélanodermes ont des cornées plus fines, aboutissant à une sous-estimation de la pression intraoculaire mesurée.
• Le traitement et le suivi des glaucomes mélanodermes ne présentent pas de particularités majeures.
• La réponse aux nouvelles classes thérapeutiques telles que les analogues de prostaglandines ne semble pas être plus faible chez les sujets mélanodermes.
• La réponse à la trabéculoplastie sélective ne semble pas être plus faible chez les sujets mélanodermes.
• Le risque de cicatrisation conjonctivale après une chirurgie filtrante est plus élevé chez les sujets mélanodermes, et les agents antimétabolites doivent donc être utilisés fréquemment et avec une application peropératoire prolongée.