En chirurgie cornéenne y a-t-il un bon, une brute et un truand ?
Voilà un titre bien classique et connu !
Ce dossier mérite néanmoins d’être lu par la majorité d’entre nous pour au moins 2 raisons : ceux qui pratiquent la chirurgie réfractive, cornéenne bien sûr, mais aussi phacoréfractive, y trouveront des arguments solides et nouveaux concernant les techniques éprouvées que sont le Lasik et/ou la PKR, très bien présentées par leurs auteurs respectifs, Barbara Ameline et Anaïs Combes ; ceux qui ne la pratiquent pas ne peuvent néanmoins faire l’impasse tant l’atteinte de la surface oculaire, au premier rang de laquelle on retrouve bien sûr la sécheresse oculaire, au sens large, est un motif fréquent de consultation. Il est alors utile d’en avoir compris les subtilités et algorithmes de prise en charge, finement détaillés et synthétisés par Marc Labetoulle en postopératoire de chirurgie de cataracte, devant un patient qui souvent s’interroge sur la responsabilité du geste opératoire, voire de l’implant utilisé, devant l’apparition ou la recrudescence de symptômes jusque-là souvent absents ou minimes.
Enfin, il est tout aussi important de comprendre les mécanismes sous-jacents qui aboutissent à cette maladie de surface et, bien souvent, à un passage à une forme chronique de souffrance exprimée par le patient. Nacim Bouheraoua, à partir des différentes approches en chirurgie cornéenne, notamment lenticulaire, rappelle l’importance de l’innervation cornéenne dans la genèse de cette pathologie.
Ainsi ce dossier, que l’on aurait pu aussi intituler 10/10 et toujours pas content, rappelle que l’atteinte de la surface oculaire est fréquente, voire inéluctable en chirurgie cornéenne, et que, prévenu avant, un patient sera beaucoup plus facile à rassurer et à prendre en charge en période postopératoire. Je remercie tous les auteurs pour la qualité de leur contribution à ce dossier et vous souhaite à tous une très bonne lecture.
Pierre-Jean Pisella
Professeur Université de Tours Hôpital Bretonneau,
CHRU de Tours