Reconnaissance de l’optométrie : le Snof demande au Gouvernement de clarifier sa position
Préoccupé par une proposition incitant à « conduire une réflexion sur la reconnaissance de métier d’orthoptistes » du rapport remis par Richard Ferrand, député PS du Finistère, le Snof demande à être reçu d’urgence par Manuel Valls afin que ce dernier clarifie la position du Gouvernement.
En effet, le Gouvernement avait apporté le mois dernier des garanties concernant l’avenir du système de soins oculaires. Notamment, le plan de filière de Marisol Touraine privilégiait les coopérations entre ophtalmologistes et orthoptistes, position clairement confirmée le 10 octobre par le cabinet Macron à des représentants des ophtalmologistes.
Pour le Snof, le rapport Ferrand pointe, en filigrane, les deux faiblesses majeures de l’optométrie : la confusion entre prescription et vente, inhérente au modèle de l’optométriste, et l’absence de stage clinique et de formation médicale des optométristes français pour obtenir leur diplôme.
Aussi, confier un rôle aux optométristes dans la chaîne de soins supposerait de refondre leur cursus, attendre que les premiers « nouveaux » optométristes soient formés, établir ensuite des protocoles de délégation supervisés par la Haute Autorité de santé et mener les expérimentations de terrain, autant dire pas avant 2020 !
« On voit mal comment ces professionnels de santé en devenir pourraient répondre à l’urgence actuelle. D’autant que les écoles d’orthoptie sont déjà à l’œuvre, avec une capacité de formation qui est passée ces dernières années à 300 orthoptistes par an, un chiffre largement suffisant pour répondre aux besoins de délégation de la filière. Pourquoi promouvoir la création conflictuelle d’une nouvelle profession, alors qu’une solution consensuelle et éprouvée existe déjà ? » s’interroge le Dr Rottier, alors président du Snof.
Et le Dr Bour, secrétaire de l’Académie d’Ophtalmologie, d’ajouter : « Visiblement la santé des Français n’est pas à l’ordre du jour. (…) M. Ferrand prétend avoir rencontré les professions concernées et toutes les parties prenantes, or ni le Snof ni l’AFO (Association française d’orthoptique) n’ont été consultés, ni même contactés. Sur 70 auditions menées, pas un seul représentant des ophtalmologistes. On ne peut construire l’avenir de la filière en faisant fi de l’intérêt supérieur des patients. »