Les professionnels de santé, champions de la polyexposition
L’adage le disait : les cordonniers sont les moins bien chaussés. Mais il aurait pu ajouter : et les professionnels de santé sont ceux qui craignent le plus… pour leur santé. C’est ce que révèle une étude de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui s’est penchée sur la polyexposition des travailleurs aux risques sanitaires. Elle a identifié 12 profils de risque, dont l’un ne concerne quasiment que les personnels de santé.
Particularité de celui-ci ? Il est le seul à cumuler l’ensemble des 5 facteurs de risque identifiés : les contraintes organisationnelles (horaires et rythmes de travail soutenu et contraignant, manque de moyens matériels et humains), les contraintes relationnelles (tensions régulières avec le public), les contraintes physiques (contraintes posturales et expositions à des rayonnements ionisants ou non), l’exposition à des agents biologiques et enfin l’exposition aux nuisances chimiques. À noter que plus des trois-quarts des salariés de ce profil sont des femmes et que les trois quarts des infirmiers et sages-femmes, la moitié des médecins et assimilés et un quart des professions paramédicales de la population enquêtée (26 000 questionnaires remplis par des médecins du travail avec des salariés tirés au sort) sont regroupés au sein de ce profil. Or ces expositions, rappelle l’Anses, « peuvent favoriser la survenue de pathologies à court ou à long terme et accentuer la pénibilité au travail ».
N. Le Jannic