Implant EDOF : mythe ou réalité ?
Au fil des ans, la chirurgie du cristallin est devenue de plus en plus réfractive. À ce titre, les laboratoires ont redoublé d’efforts pour offrir aux médecins un panel d’implants permettant de personnaliser la chirurgie pour chaque patient.
Après le développement des implants monofocaux asphériques, qui ont amélioré la qualité de la vision postopératoire, l’émergence des dispositifs multifocaux a permis aux patients de s’affranchir de lunettes. Cependant, certains sujets, rares, se sont plaints de phénomènes photiques tels que des halos ou des glares. À partir de ces observations, les laboratoires ont œuvré pour réduire les phénomènes photiques et de là sont nés les implants EDOF (Extended depth of focus). Ces implants ont permis de réduire de manière importante les phénomènes photiques, quelquefois au détriment de la vision de près et de l’indépendance totale aux lunettes.
Historiquement, le premier implant EDOF fut le Topcon Comfort LS15, même si la terminologie « marketing » d’EDOF ne fut pas employée. Johnson &Johnson fut le premier laboratoire à utiliser cette terminologie avec son implant diffractif Symfony. Face à ce succès commercial, tous les laboratoires concurrents ont ensuite œuvré afin de présenter de nouveaux implants, utilisant une terminologie EDOF quelquefois abusive. En effet, ces implants nouveau-nés « EDOF » donnaient des résultats fonctionnels très variables, du fait de propriétés optiques souvent très différentes : implant monofocal avec hyperasphéricité globale ou focale, implant diffractif de faible addition, implant réfractif sectoriel ou central… La communauté scientifique a donc essayé de dégager des classifications afin que les chirurgiens s’y retrouvent un peu mieux.
L’objectif des présentations de ce numéro des Cahiers d’ophtalmologie est d’essayer de mieux appréhender les implants EDOF actuellement à notre disposition et de les classer en fonction de leur propriété afin de pouvoir mieux les utiliser.
Les docteurs Flamant et Saad aborderont tout d’abord la définition et la classification des implants EDOF, puis j’essaierai de définir les bonnes indications de ces implants. Par la suite, sans malheureusement pouvoir être exhaustif, nous avons choisi de vous présenter les résultats obtenus avec différents implants EDOF. Les docteurs Le Loir, Lesieur, Dupeyre et Bouchut exposeront donc leur retour d’expérience, respectivement avec les implants Topcon Comfort, Lucidis, Vivity et LuxSmart.
Bonne lecture !
Nicolas Mesplié
Hélios Vision, Saint-Jean-de-Luz