Dossier
DMLA atrophique : entre espoirs et déceptions

Un adage populaire en ophtalmologie prétend que « toutes les routes mènent à l’atrophie ». Les estimations sont variables mais plus de la moitié des DMLA seraient atrophiques, c’est-à-dire incurables. Triste constat de notre propre insuffisance et belle leçon d’humilité.
Et pourtant, si aucun traitement n’a clairement démontré d’efficacité clinique chez l’homme, les efforts, en termes de recherche, ne sont pas ménagés.
Les voies explorées sont diverses et se terminent trop souvent par des déceptions : stress oxydatif, inflammation chronique, voie du ­complément, cycle visuel, neuroprotection…
Très récemment, les résultats de l’étude BEACON de phase IIb ont été dévoilés à l’American Academy of Ophthalmology (AAO). L’objectif du ­traitement testé, la brimonidine, est de freiner l’évolution des ­lésions. Le traitement permet de ralentir de 13% la progression de ­l’atrophie à 30 mois, lorsque cette dernière est supérieure à 4,5 mm2. Certes, dans un contexte sans autre alternative thérapeutique, toute avancée est la bienvenue. Toutefois, on ne peut réprimer une certaine frustration devant l’inégalité entre les progrès thérapeutiques dans la DMLA exsudative et la DMLA atrophique.
Dans ce dossier, Polina Astroz nous détaille les liens subtils qu’il existe entre ces deux formes de DMLA et le rôle supposé des anti-VEGF dans la progression d’une atrophie. Vittorio Capuano nous sensibilise sur les diagnostics différentiels de l’atrophie géographique, en ­insistant sur le fait que toute atrophie n’est pas synonyme de DMLA. Mayer Srour nous donne un regain d’espoir en évoquant les ­molécules en développement. Enfin, Marie-Pierre Beaunoir fait le point sur les ­solutions existantes pouvant aider nos patients au quotidien.
Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir dans la lecture de ce dossier.

Oudy Semoun
Centre hospitalier intercommunal, Créteil.

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